Si l’antibioprophylaxie est largement recommandée pour les césariennes, ses modalités d’administration ne sont pas complètement consensuelles. Objectif. L’objectif de cette étude était de décrire les pratiques d’antibioprophylaxie dans un ensemble de maternités volontaires, avec un intérêt particulier pour la disponibilité d’un protocole, pour le moment de l’injection, et pour le doublement de la dose d’antibiotique lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 35 kg/m2. Méthode. Le recueil d’informations a été réalisé en 2015, par questionnaires. Résultats. Trente maternités et 282 anesthésistes ont participé à l’enquête. Les protocoles sont présents dans toutes ces maternités et 40 % d’entre eux mentionnent le doublement de la dose d’antibiotique si l’IMC de la patiente est > 35 kg/m2. La majorité des protocoles (93,3 %) préconisent l’injection de l’antibiotique après clampage du cordon, et la céfazoline est utilisée dans 29 maternités sur 30. Les anesthésistes déclarent réaliser l’injection après clampage du cordon pour 83,4 % d’entre eux, et plus rarement 15 à 60 min avant l’incision (10,5 %), ou à l’incision du site opératoire (7,9 %). Seule la moitié des anesthésistes déclarent doubler la dose si l’IMC de la patiente est > 35 kg/m2. Les résultats d’études publiées ne permettent pas de trancher sur le moment de l’antibioprophylaxie. Conclusion. Cette étude a montré que deux ajustements de pratiques sont nécessaires dans les maternités y ayant participé : le doublement de la dose d’antibiotique si la patiente est obèse, et son injection 30 min avant incision ; ils nécessiteraient une nouvelle enquête pour s’assurer qu’ils sont pris en compte.
Valdeyron ML, Confesson MA, Caillat-Vallet E, Haond C, Boselli E, Ayzac L. Antibioprophylaxie et césarienne : analyse des modalités d’administration dans 30 maternités.