L’élaboration des référentiels de bonne pratique médicale repose sur l’evidence-based medicine. La force de cette méthode est de proposer des préconisations de prise en charge, à partir d’un processus rigoureux associant l’analyse critique de la littérature existante sur le sujet, l’avis des professionnels et les préférences des patients. Le niveau de preuve scientifique, issu des études sélectionnées selon des critères prédéfinis, permet de grader les propositions produites. Les limites de cette méthode, outre le non-respect de celle-ci, portent sur les éléments constitutifs de ce processus : la disponibilité et la qualité de la littérature, la sélection des études, la réalisation de l’analyse critique, la composition du groupe de travail, la qualité des experts, etc. En cas d’absence de littérature de haut niveau de preuve, les recommandations reposent le plus souvent sur l’accord d’experts. L’intérêt de produire de telles recommandations, non étayées par de la preuve, est d’apporter des réponses aux praticiens afin de les aider dans leur pratique. La réponse sera à même d’évoluer, en fonction des nouvelles données de la science. L’opposabilité des recommandations de bonne pratique oblige le producteur de ces recommandations à s’assurer que ce processus est appliqué avec rigueur et transparence.
Laurence M. Construire les référentiels : forces et limites de l’evidence-based medicine.