Le Haut Conseil de la santé publique recommande que les patients hospitalisés à l’étranger dans l’année précédente soient placés en précautions complémentaires contact (PCC) et dépistés à la recherche de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques émergentes (BHRE). Si ce dépistage est négatif, il est recommandé d’évaluer le risque que le patient soit quand même porteur, de lever les PCC et de renouveler le dépistage, notamment en cas d’antibiothérapie. L’objectif de cette étude est d’évaluer la proportion de patients ayant des antécédents d’hospitalisation à l’étranger, porteurs de BHRE et dont le premier dépistage est négatif. En 2013, 156 alertes à BHRE ont été analysées dans les 38 hôpitaux de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, 118 à entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC), et 38 à Enterococcus fæcium résistants aux glycopeptides (ERG). Une hospitalisation récente du cas index à l’étranger a été retrouvée dans 93 alertes. Dans 82 alertes, le cas index a été placé en PCC et dépisté dès son arrivée. Pour dix d’entre elles (neuf à EPC, une à ERG) (12 %), le premier dépistage s’est avéré négatif. Le portage n’a été découvert qu’au deuxième, voire au troisième dépistage. Huit patients sur dix ont reçu des antibiotiques à large spectre à la suite du premier dépistage négatif. Une de ces dix alertes a donné lieu à une épidémie à EPC. Cette étude évalue à au moins 12 % le risque de faux négatif lors du premier dépistage de BHRE chez des patients hospitalisés à l’étranger.