Les étiologies infectieuses des diarrhées nosocomiales (DN) sont principalement virales, surtout chez les enfants. Les bactéries mises en cause sont plus rares : Clostridium difficile, le plus fréquemment identifié, mais aussi Salmonella spp., Shigella spp., Campylobacter jejuni, Yersinia spp., Escherichia coli, Klebsiella spp., Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, ou C. perfringens. En fonction des étiologies, ces DN peuvent être induites par la prise d'antibiotiques, la contamination de l'alimentation, la transmission croisée et survenir dans le cadre d'épidémies hospitalières. Les principaux facteurs de risque sont l'allongement de la durée de nutrition entérale, de la durée de séjour, l'âge avancé et le nombre important d'antibiotiques reçus. Le diagnostic de certitude repose sur la coproculture. Sa rentabilité chez des patients hospitalisés au-delà de 72 heures est faible. Certains auteurs ont proposé de la limiter aux patients âgés de plus de 64 ans avec comorbidité(s), aux patients immunodéprimés et aux situations épidémiques. Le traitement symptomatique, la maîtrise des facteurs favorisants et du mode de contamination sont fondamentaux. Dans les formes peu sévères, une antibiothérapie spécifique n'est habituellement pas nécessaire. Un isolement septique de type entérique doit être prescrit. Les DN ont pour conséquence d'allonger la durée de séjour des patients, d'augmenter le risque de contracter d'autres infections nosocomiales. Elles auraient également un impact sur la mortalité hospitalière.