Le travail des hygiénistes s’appuie à la fois sur des compétences techniques et sur la capacité à transmettre des messages, des recommandations et y faire adhérer les collègues. L’acquisition des compétences techniques s’est développée depuis longtemps avec des diplômes d’université, des licences professionnelles ainsi que toutes les occasions d’échanges (congrès, rencontres régionales ou thématiques…) et se structure davantage aujourd’hui pour les professionnels médicaux autour d’une formation spécialisée transversale ; pour les professionnels infirmiers, la voie des infirmiers de pratique avancée est la plus prometteuse, mais il reste à faire reconnaître ce champ thématique par les pouvoirs publics. La Société française d’hygiène hospitalière y œuvre… Les outils de la transmission de connaissances, de la communication autour de messages d’hygiène sont des parties intégrantes de ces différentes formations. Tout ceci correspond bien au quotidien d’un professionnel de la prévention et du contrôle de l’infection (PCI) ; les valences « communication » et « formation » y sont totalement intégrées, même si la part respective de chacune dans cet exercice auprès des collègues dans les établissements est souvent discutée…
La crise Covid a rendu encore plus visible l’importance de ces deux champs fondamentaux dans le travail des hygiénistes. Les équipes cliniques ont été accompagnées dans toutes les adaptations de protocoles que ces circonstances exceptionnelles exigeaient. Cela a été un travail immense des équipes d’hygiène (équipes opérationnelles et équipes mobiles)… Mais il ne s’agissait pas que de formation, de transmission de savoir ; de nombreux messages, trop souvent discordants ou contradictoires ont inondé les réseaux sociaux, et même les médias traditionnels. Les soignants, citoyens également exposés à ces diverses sources d’information, ont besoin du regard expert des spécialistes de la PCI, ces préventionnistes que sont les hygiénistes. Ils ont dû replacer des vérités basées sur des preuves, répéter des messages de bon sens parfois, mais aussi expliquer les inconnues ou incertitudes scientifiques.
Formaliser les concepts, partager des expériences pour une formation efficace, adaptée à chaque public et en même temps décrypter les arcanes de la communication ne peut que renforcer les compétences des hygiénistes pour une plus grande efficacité de leur mission au quotidien. Ces dossiers trouvent ainsi naturellement leur place dans la formation de nos collègues.
Comité d’organisation
Pascal Astagneau1, Rachel Dutrech2, Olivier Meunier3, Brigitte Richaud-Morel4, Jacques Fabry5
1- Assistance publique-Hôpitaux de Paris – Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins Ile-de-France, Université Paris – Paris – France
2- Centre d’appui pour la prévention des infections associées aux soins Nouvelle-Aquitaine – Bordeaux – France
3- Centre hospitalier – Haguenau – France
4- Centre hospitalier universitaire – Nîmes – France
5- Université de Lyon – Lyon – France