En France, un certain nombre d’études concordantes rapportent un écart important entre les recommandations nationales (RN) relatives à l’antibioprophylaxie chirurgicale et les pratiques observées. En Franche-Comté en mai et juin 2000, le taux de conformité globale de l’antibioprophylaxie par rapport aux RN était de l’ordre de 40 %. Une action déinformation et de sensibilisation a donc été mise en éuvre auprés des chirurgiens et anesthésistes. Son efficacité a ensuite été évaluée à court et à long terme. 13 équipes chirurgicales ont participé à la collecte des données durant trois périodes de surveillance suivies chacune d’une rétro-information. Les prescriptions étaient examinées afin de répondre aux questions suivantes : l’antibioprophylaxie était-elle justifiée par la procédure chirurgicale ? Avait-elle été réalisée ? L’antibiotique choisi était-il celui préconisé ? L’heure d’injection de la première dose était-elle optimale ? La durée totale et la dose totale étaient-elles correctes ? Les recommandations de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), actualisées en 1999 constituaient la référence. La conformité globale a été améliorée de façon significative au cours de la 3e période : elle est passée de 39,0 % pour P1 à 42,3 % pour P2 puis 61,0 % pour P3 (p = 2.10-4). Cette amélioration a été particuliérement sensible sur la durée de l’antibioprophylaxie. En conclusion, il semble quéune surveillance périodique de l’antibioprophylaxie, intégrant sur la base du volontariat le plus grand nombre d’équipes chirurgicales possible, pourrait apporter une amélioration sensible des pratiques, sous réserve déune rétro-information adaptée.