L'objectif de notre étude était d'évaluer la qualité microbiologique de l'air et des surfaces des blocs opératoires du centre hospitalier universitaire de Monastir (Tunisie) et d'élaborer des recommandations pour une meilleure maîtrise du risque infectieux aéroporté. Méthode : Les contrôles microbiologiques de l'air ont été effectués grâce à un biocollecteur utilisant une technique d'impaction directe et le comptage particulaire à l'aide d'un capteur de particules par méthode optique. Les contrôles bactériologiques des surfaces ont été effectués par écouvillonnage. Résultats : 92 prélèvements microbiologiques d'air ont été effectués. Les résultats variaient de 9 à plus de 100 UFC/m3 et n'étaient pas conformes à la norme NF S 90-351 pour tous les blocs, à l'exception de celui d'urologie. Les mesures de l'empoussièrement des blocs effectuées au repos et hors présence humaine ont montré que toutes les salles d'interventions chirurgicales étaient classées ISO 7. Seuls les blocs d'ORL et de gynécologie répondaient aux exigences normatives. Les espèces bactériennes identifiées au niveau des surfaces ont été les mêmes que celles mises en évidence dans l'air. Conclusion : Ces résultats peuvent être expliqués par la qualité insuffisante du traitement de l'air. En effet, le traitement de l'air centralisé tend à être abandonné dans les zones à haut risque infectieux. De plus, certaines défaillances pouvaient être mises en cause, tels que la non-étanchéité des portes, le manque de propreté des grilles de soufflage et d'extraction et le colmatage de certains filtres de soufflage. Enfin, des campagnes de formation du personnel ont été entamées, afin d'établir une discipline de comportement aux blocs opératoires pour une meilleure maîtrise du risque infectieux aéroporté.