La formation de biofilm dans les endoscopes est un problème important pouvant être responsable d’échecs dans le processus de retraitement. Nous avons étudié la capacité de survie d’un biofilm de Klebsiella pneumoniae (K. pneumoniae SB6610) formé dans un tube d’endoscope face à des stress chimique et physique. Cette souche, productrice d’une bêtalactamase à spectre étendu CTX-M-15, était responsable d’une épidémie associée à un défaut de retraitement des duodénoscopes et à sa capacité à former un biofilm. Nous avons observé la capacité de survie d’un biofilm de K. pneumoniae SB6610 de 72 heures, formé en système dynamique, soumis à quatre conditions : avant dessiccation, sans et après action du glutaraldéhyde 1% (GTA1%) ; après 15 jours de dessiccation, sans et après action du GTA1%. La biomasse du biofilm a été évaluée par dénombrement et observation en microscopie confocale. La capacité de recolonisation des survivantes a été observée au microscope optique dans un système dynamique de type flow-cell. Le pourcentage de survivantes après 5 minutes d’exposition au GTA1% est faible mais plus important après dessiccation : 6,82.10-3% versus 2,01.10-4%. Après dessiccation et action du GTA, les survivantes étaient capables de recoloniser le milieu et de former un biofilm en 8 heures, probablement en raison de la survie de « persisters » viables mais non cultivables dans le biofilm. Nos observations soulignent que les recommandations actuelles de retraitement des endoscopes doivent être strictement suivies mais qu’une fois le biofilm constitué dans l’endoscope, il peut être très difficile à éradiquer avec les pratiques actuelles.
The formation of biofilms in endoscopes is a major issue that can lead to reprocessing failure. We studied the survival capacity of a Klebsiella pneumoniae biofilm (K. pneumoniae SB6610) formed within endoscope tubes when submitted to physical and chemical stress. This particular strain, producing a CTX-M-15 extended-spectrum beta-lactamase (ESBL) capable of forming a biofilm, was at the origin of an outbreak connected with duodenoscope reprocessing failure. We studied the survival capacity of a 72-hour-old SB6610 K. pneumoniae biofilm formed in dynamic conditions in four different states: prior to desiccation, before and after exposure to a 1% glutaradehyde (GTA) solution; after 15 days of desiccation, with and without exposure to 1% GTA. The biofilm biomass was assessed by counting and observation by confocal microscopy. The survivors’ capacity for recolonisation was observed using an optical microscope in a dynamic system of the flow-cell type. After a 5-minute exposure to 1% GTA, the percentage of survivors was low. It was higher after desiccation: 6.82 (10-3%) versus 2.01 (10-4%). After desiccation and exposure to GTA, survivors were still capable of recolonising and forming a biofilm within 8 hours, probably because of the survival in the biofilm of viable but non-culturable persisters. Our observations highlight the need to strictly respect current endoscope reprocessing guidelines; however, once a biofilm has formed in the endoscope, it may be extremely difficult to eradicate using current practices.
Historique : Reçu 3 août 2022 – Accepté 13 septembre 2022 – Publié 23 septembre 2022.
Cholley AC, Traoré O, Zohra Houfaf Khoufaf F, Aumeran C. Évaluation de l’action d’un stress physique associé à un stress chimique sur un biofilm de Klebsiella pneumoniae formé dans un tuyau d’endoscope. Hygiènes 2022;30(4);271-278. Doi : 10.25329/hy_xxx_4_cholley