Différentes études ou rapports attribuent un surcoût hospitalier important aux infections nosocomiales. Ces surcoûts représentaient une perte financière « sèche » pour les établissements dont le financement reposait sur la dotation globale. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'impact financier des infections nosocomiales pour un établissement financé à l'activité. Pour cette étude le choix a été fait d'évaluer l'impact financier des infections à Staphylococcus aureus sensible à la méticilline (SASM) en réanimation. Durant une année en réanimation adulte au centre hospitalier universitaire de Besançon, 116 patients ayant présenté un prélèvement positif à SAMS ont été inclus dans l'étude : 28 ont déclaré une infection durant leur séjour (les cas) et 88 sont restés des porteurs sains (les contrôles). Les données issues des laboratoires de bactériologie et d'hygiène hospitalière, mais aussi de la pharmacie hospitalière ont été utilisés de même que les données médicales disponibles dans le « Programme de médicalisation des systèmes d'information ». Concernant les cas et pour un séjour hospitalier, les résultats montraient une durée de séjour plus longue (p = 10-2). Pour les cas, le « montant financier restant » total à l'hôpital est significativement plus élevé pour chaque séjour (p = 0,03) alors que le « montant restant » journalier a tendance à baisser (p = 0,10). Ainsi, contrairement à la situation antérieure où l'infection nosocomiale représentait une perte financière sèche pour l'établissement, le financement à l'activité permet de valoriser financièrement l'infection nosocomiale.