Les anticancéreux injectables occupent une place majeure dans la thérapeutique du cancer. Le pharmacien hospitalier est responsable de leur préparation aseptique qui doit être effectuée dans une zone où la contamination de l'air et des surfaces est parfaitement maîtrisée. À l'heure actuelle, cet air est contrôlé ponctuellement à des périodes prédéfinies. En cas de non-conformité sur un contrôle, il est pratiquement impossible d'en retrouver la cause rétrospectivement. Un système prototype de contrôle en continu de l'air des zones à atmosphère contrôlées a été mis au point (Biovision® Air Liquide Santé® France). L'objectif de cette étude a été de mesurer les paramètres physiques de l'air d'une zone à atmosphère contrôlée de préparation de cytotoxiques injectables à l'aide de ce prototype. L'objectif secondaire a été de chercher si une corrélation existait entre le taux de particules de la zone de préparation et la contamination bactérienne de l'air et des surfaces. Durant sept mois, le système prototype a mesuré la température, la pression, l'humidité, le débit d'air, le taux de particules de la zone de préparations des anti-cancéreux injectables et des prélèvements microbiologiques d'air et de surfaces ont été réalisés en parallèle. Les résultats obtenus ont été comparés aux recommandations de l'Association pour la prévention et l'étude de la contamination et à la norme NF S 90-351. Un test de Spearman a permis de mettre en évidence une corrélation entre le taux de particules >5 µm au fond de la salle de préparation et la flore totale (p = 4.10-4). Pour le milieu hospitalier, l'atout principal de ce système d'assurance qualité est d'être en « temps réel » et en continu 24 heures sur 24, ce qui permet d'appliquer des mesures correctrices éventuelles avec une grande réactivité. La principale contrainte du système prototype de contrôle de l'air est de nécessiter une formation des équipes pharmaceutiques et techniques.