Les variations de pratiques médicales ont fait l'objet de constats réitérés en matière d'antibioprophylaxie (ABP), notamment en France. Notre étude avait pour but d'évaluer l'adéquation aux recommandations nationales et locales de l'ABP chirurgicale dans la région stéphanoise. Méthode. Une étude multicentrique a été réalisée au moyen de l'auto-évaluation des médecins anesthésistes au sein du centre hospitalier universitaire de Saint-Étienne, de trois centres hospitaliers et d'une clinique. Le référentiel de pratiques professionnelles sur l'ABP périopératoire, publié par le Collège français des anesthésistes-réanimateurs (CFAR) en juin 2005, a été utilisé. Résultats. 1100 dossiers patient ont pu être analysés. Sur l'ensemble des dossiers étudiés, en prenant en compte les 984 dossiers pour lesquels la conférence de consensus de la Société française d'anesthésie-réanimation de 1999 (CC 99) recommandait ou non une ABP, la conformité globale de l'indication était de 88 %, avec 6 % d'excès et 6 % d'oublis. Les taux de conformité moyens étaient de 52,1 %, 34,8 %, 89,6 %, 63 % respectivement pour la programmation de l'ABP en consultation pré-anesth'sique, la prise en compte des particularités du malade pouvant modifier l'ABP sur le dossier pré-anesthésique, la mention de l'heure de l'incision chirurgicale sur la fiche d'anesthésie peropératoire, l'indication de l'heure d'administration sur le dossier d'anesthésie. La moyenne de conformité du délai entre heures d'administration et d'incision était de 39,7 %. Conclusion. Notre étude, en s'intégrant dans une démarche d'évaluation des pratiques professionnelles, a permis l'implication de la plupart des médecins anesthésistes-réanimateurs des établissements concernés et leur prise de conscience d'éventuelles erreurs de pratique d'ABP. Elle a initié la mise en place d'actions d'amélioration spécifiques, notamment la rédaction de nouveaux protocoles dans chaque service. Un deuxième audit doit être réalisé afin d'évaluer leur application.