Objectif. Dans notre hôpital, la mupirocine est largement utilisée depuis 1995 avec pour objectif entre autres de réduire le risque infectieux à SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline). Cette étude rapporte les caractéristiques locales de l'épidémiologie de la résistance à la mupirocine chez SARM. Matériel et méthodes. La résistance à la mupirocine a été déterminée par la technique de l'E-test, sur 587 souches de SARM collectées entre 2004 et 2009 et sa fréquence mise en relation avec la consommation de mupirocine. Puis un typage génétique des souches de SARM par électrophorèse en champ pulsé a permis de déterminer la diversité clonale. Résultats. Trente quatre souches sur les 587 souches testées correspondant à la période d'étude présentaient une résistance à la mupirocine (5,8 %), dont 9 (26,5 % d'entre elles) une résistance de bas niveau et 25 (73,5 %) une résistance de haut niveau. Cette fréquence de la résistance a diminué progressivement parallèlement à la consommation de mupirocine. Sur l'ensemble de la période d'étude, un clone épidémique majeur a représenté plus de 80 % des souches isolées qu'elles soient sensibles ou résistantes à la mupirocine. Conclusion. En comparant nos résultats aux données de la littérature, la résistance à la mupirocine semble plus en lien avec le mésusage de ce produit qu'avec la consommation.