La surveillance des infections nosocomiales, maintenant infections associées aux soins (IAS), date du début des années quatre-vingt-dix, avec la mise en place des CLIN, des CCLIN et du CTIN. En 2012, cinq réseaux de surveillance sous l'égide du RAISIN sont actifs, et d'autres sont en train d'éclore. Le système de surveillance est complété par le signalement externe de certaines IAS depuis 2001. La surveillance actuelle en réseau est fondée sur deux principes, le volontariat et la confidentialité des résultats. Pour les services et hôpitaux participants, la comparaison de ses propres taux, plus ou moins stratifiés ou ajustés, avec ceux du réseau permet de situer ses performances par rapport à un taux moyen ou des classes de performance. C'est la première étape du benchmarking, la seconde consistant, dans sa définition initiale, à transposer les initiatives des structures les plus performantes vers celles qui le sont moins. En réponse à une demande justifiée des patients, du public et des médias, notre pays s'est doté en 2005 d'un système d'indicateurs obligatoires à diffusion publique. Après une mise en place progressive, ces indicateurs sont arrivés à maturité, et une seconde génération d'indicateurs est, soit installée, soit en discussion. Quatre des cinq indicateurs actuels reflètent l'organisation et les moyens engagés pour la LIN, et les pratiques de prévention. Seul le taux de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) est un indicateur de résultats. D'autres indicateurs de résultats avec diffusion publique sont actuellement en discussion. Ces indicateurs posent de nombreuses questions : ils impactent probablement positivement sur les politiques d'amélioration de la qualité des établissements de santé, mais peuvent en même temps générer des effets pervers. Ce document fait le point sur les données déjà acquises, les risques et les enjeux du public reporting (PR).