L'éthique médicale a une place mal définie dans les pratiques quotidiennes de soins. L'objectif de ce travail était de connaître le niveau de perception de l'éthique dans les activités de routine des professionnels de santé et de déterminer si la réflexion éthique (RE) pouvait être une voie de sensibilisation efficace à l'observance de bonnes pratiques d'hygiène (BPH). Méthode. Des médecins et des infirmiers issus de sept établissements de santé ont été interrogés au moyen d'un questionnaire comprenant des questions générales sur l'éthique médicale et d'autres spécifiques au non-respect des BPH. Résultats. Sur les 70 questionnaires distribués, 36 seulement ont été complétés, soit un taux de réponse de 51,4 %. Les répondants se répartissaient en 16 médecins et 20 infirmiers. La place de l'éthique dans l'exercice médical a été affirmée par l'ensemble des répondants. Parmi les situations identifiées comme donnant lieu à une RE, les plus fréquemment évoquées étaient la prise en charge de la fin de vie, les pratiques quotidiennes, le diagnostic et la justification de décision thérapeutique pour les médecins et, pour les infirmiers, l'organisation, la qualité et la décision dans les soins. Les liens entre éthique et BPH étaient confus pour la plupart des répondants. Pour certains, le non-respect des BPH ne relevait pas de l'éthique mais de la faute professionnelle. Conclusion. Une RE dans le cadre des actes de soins de routine pourrait être un axe de travail dans la lutte contre les infections nosocomiales. Notre questionnaire, testé sur un faible effectif, a été une première initiative pour sensibiliser les acteurs de soins aux aspects éthiques des manquements aux BPH. Des initiatives dans ce domaine sont à développer, le manuel de certification V2010 soulignant l'importance de sensibiliser les professionnels à la réflexion éthique.