Le système immunitaire permet la défense de l’organisme contre un agent pathogène infectieux ou non. Deux stratégies complémentaires sont déployées : l’immunité innée et adaptative. La première est rapide mais non spécifique, la seconde dirigée contre un pathogène donné est le support de la mémoire immunitaire. Le système immunitaire d’un individu évolue : son développement pendant la gestation se poursuit par une adaptation pendant la petite enfance, devient pleinement mature pour décliner avec l’âge. La naissance est une étape-clé de ce développement du fait de l’exposition massive à un environnement riche et potentiellement « contaminant » et cette stimulation participe au bon développement. À la naissance, les mécanismes de défense de la réponse innée sont réduits et la plupart des lymphocytes de la réponse adaptative sont encore naïfs et donc moins réactifs, et les lymphocytes T régulateurs en grand nombre. Le nouveau-né a ainsi un système immunitaire très contrôlé pour limiter l’intensité des réponses inflammatoires qui pourraient être néfastes. Le prématuré présente une immaturité de nombreux organes y compris pour le système immunitaire qui peut s’apparenter à un déficit immunitaire relatif où la protection contre l’infection est insuffisamment développée alors que l’exposition est augmentée. Une meilleure compréhension de ces étapes de développement permet de mieux maîtriser ces risques et d’envisager des stratégies de stimulation des défenses à la naissance.
Khoy K, Le Mauff B. Immunité du nouveau-né.