La province du Québec au Canada a été largement confrontée à une augmentation des infections à Clostridium difficile provoquée par la diffusion du génotype NAP1/027. Cet article décrit la chronologie des événements et les principales caractéristiques épidémiologiques récentes de ces infections au Québec. L'identification précoce d'une épidémie par un système de surveillance adapté est un élément primordial pour limiter l'impact de l'introduction de NAP1/027 dans un établissement. La gestion d'une épidémie suppose en effet de disposer de données descriptives précises, en particulier de taux d'incidence par service. La connaissance du génotype prédominant dans l'établissement devient importante dans ce contexte. Les études cas-témoins sont longues et complexes à analyser ; il est probablement plus intéressant de focaliser les énergies sur la mesure des consommations d'antibiotiques par service (selon la méthode des doses définies journalières (DDJ) pour 1000 journées d'hospitalisation) et sur les audits des mesures de prévention. Les informations sur les difficultés pratiques rencontrées par les établissements québécois ne sont pas encore disponibles ; il n'est pas non plus possible de documenter l'impact respectif de chacune des principales mesures de prévention (isolement, précautions « contact », désinfection de l'environnement, réduction de la consommation des antibiotiques à risque). Les caractéristiques de virulence de NAP1/027 et son important potentiel épidémique devraient conduire à reconsidérer la place de C. difficile au sein des infections nosocomiales.