Une conférence de consensus co-organisée en novembre 2002 par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française (SPILF) et l’Association Française d’Urologie (AFU) a établi des recommandations relatives â la prévention, au diagnostic et au traitement des infections urinaires nosocomiales de l’adulte. Concernant la prévention, les indications et la durée du sondage vésical à demeure doivent être limitées au maximum et reconsidérées chaque jour et le principe du système clos être impérativement mis en place. L’efficacité d’un programme de surveillance épidémiologique et de prévention des infections est démontrée. En ce qui concerne le traitement, le choix raisonné de l’antibiothérapie repose sur la nature du (ou des) micro-organisme(s) et de sa (ou leur) sensibilité aux antibiotiques. En l’absence de signe de gravité et d’un terrain particulier, la mise en oeuvre de l’antibiothérapie doit donc être différée et reposer sur les données de l’antibiogramme. En cas d’infection parenchymateuse sévère, le traitement empirique immédiat repose sur les données de l’examen direct et la connaissance de l’écologie locale et sera systématiquement réévalué en fonction de l’antibiogramme. Il faut choisir un antibiotique au spectre le plus étroit possible et réserver les associations d’antibiotiques au traitement des infections ayant des signes de gravité (choc septique) ou dues à certaines bactéries (Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens ou Acinetobacter baumanii). S’il n’existe pas de surmortalité liée aux infections urinaires nosocomiales, leur gravité essentielle tient au réservoir microbien qu’elle constitue et au surcoût qu’elles génèrent.