Le caractére universel de la résistance des micro-organismes aux agents antibactériens et l’échec du contrôle des résistances émergentes nécessitent la création de réseaux internationaux dédiés à l’étude et au contréle de ces phénoménes. Le réseau INSPEAR a été créé dans ce but en 1998. Ses objectifs sont la mise en oeuvre d’un systéme d’alerte permettant de diffuser efficacement les informations, l’analyse des facteurs de risque d’émergence et l’organisation de programmes de contrôle et de prévention. A ce jour, deux études préliminaires ont évalué les modalités de diagnostic, de surveillance et de contrôle des infections à bactéries multirésistantes ainsi que la capacité des laboratoires participants à identifier des phénotypes de résistance potentiellement difficile à détecter. Les résultats, obtenus dans respectivement 90 et 116 hôpitaux de plus de 40 pays, ont montré de nombreuses déficiences dans la détermination et l’interprétation de la résistance aux antibiotiques. Dans le domaine de la surveillance, si 77 % des hôpitaux rapportaient l’existence d’un programme de surveillance, une minorité d’entre eux déterminait l’incidence des infections par nombre d’admissions (36,5 %) ou de jours d’hospitalisation (23 %). Enfin, 40 % des hôpitaux ne disposaient pas de programme de contrôle et 54 % ne surveillaient ni ne contrôlaient l’utilisation des antibiotiques. Ces résultats confirment donc l’importance de développer des systémes d’alerte aidant les établissements de santé à gérer les événements émergents.