Introduction. Très peu de données sont disponibles sur la réévaluation des antibiothérapies en hôpital local. La particularité étant que ces antibiotiques sont prescrits par des médecins libéraux. L'objectif de ce travail est donc d'évaluer cette pratique au sein de deux hôpitaux locaux. Méthodes. Un audit a été réalisé dans deux hôpitaux locaux avec étude de 30 dossiers dans chaque établissement. La réévaluation a été étudiée selon deux approches': une basée sur la recherche de critères objectifs de non-réévaluation et l'autre proposée par la Société de pathologie infectieuse de langue française sur ce thème (traçabilité). En complément, les prescripteurs de ces deux établissements ont été ensuite questionnés à l'aide d'un outil testé et validé. Résultats. Sur les 50 dossiers (83 %) a priori réévalués, seulement six dossiers (10 %) sont tracés. Ces deux approches nous ont permis d'estimer l'écart entre une démarche réalisée et tracée dans les dossiers de soins et une démarche a priori réalisée mais non tracée (écart : 43 dossiers). D'après le questionnaire, 38 % des médecins resserrent systématiquement le spectre des antibiotiques. La raison pour laquelle les médecins ne réévaluent pas systématiquement leurs antibiothérapies est pour 42 % d'entre eux, la crainte de « changer une équipe qui gagne ». L'autre principal motif évoqué est le fait que la traçabilité de cette réévaluation ne soit pas un réflexe, d'autant qu'un passage systématique à J3 est difficile du fait de leur activité libérale. Conclusion. Seulement 10 % des antibiothérapies sont réévaluées avec une traçabilité dans le dossier patient. En pratique, même si les médecins réévaluent les antibiotiques prescrits, une grande majorité ne retranscrit pas cette démarche dans le dossier médical. Il est donc nécessaire de promouvoir la réévaluation et sa traçabilité afin que celle-ci fasse partie intégrante de la culture médicale.