La grippe, virose respiratoire hivernale très contagieuse, présente un risque accru pour les patients immunodéprimés, avec une fois sur deux une évolution vers une forme pulmonaire grave, et parmi eux, une fois sur quatre des surinfections pulmonaires, des manifestations extrarespiratoires étant également possibles. La grippe peut également être responsable de rejet ou de dysfonctionnement du greffon chez les patients transplantés. Les performances du diagnostic virologique se sont accrues avec les techniques récentes de biologie moléculaire. La quantité de virus et une excrétion prolongée chez le patient immunodéprimé multiplie les opportunités de transmission nosocomiale et le risque d'émergence de souches résistantes aux médicaments antiviraux connus. L'approche préventive doit conjuguer : des mesures d'hygiène de base, complétées par des précautions particulières adaptées ; la vaccination, qui malgré une réponse moindre des sujets immunodéprimés, doit être proposée non seulement aux patients mais aussi à leur entourage ; les antiviraux, en chimioprophylaxie selon le contexte ou en traitement précoce post-contact.