Très récemment, l'émergence d'entérobactéries productrices de carbapénémases est devenue un problème mondial. Les carbapénémases sont des ß-lactamases avec des capacités hydrolytiques très étendues. Elles ont la capacité d'hydrolyser les pénicillines, les céphalosporines, les monobactames et les carbapénèmes. Les bactéries produisant ces enzymes sont responsables d'infections sévères pour lesquelles l'activité des carbapénémases rend inactive la quasi-totalité des ß-lactamines. Les carbapénémases appartiennent aux classes A, B et D. Les enzymes de classes A et D ont une activité hydrolytique sérine dépendant alors que les enzymes de classe B sont des métallo-ß-lactamases qui contiennent du zinc dans leur site actif. Les carbapénémases de classe A comprennent de nombreux membres dont KPC, IMI et GES. Parmi ceux-ci, les KPC sont les plus fréquentes chez Klebsiella pneumoniae. Les carbapénémases de classe D consistent en des ß-lactamases de type OXA fréquemment détectées chez Acinetobacter baumannii mais aussi chez K. pneumoniae ou E. coli. Les métallo-ß-lactamases appartiennent à différentes familles dont IMP, NDM, VIM, SPM, GIM et SIM et ont été détectées au début chez Pseudomonas aeruginosa. Actuellement, elles se sont répandues à travers le monde chez les entérobactéries en particulier les métallo-ß-lactamases plasmidiques de type NDM, essentiellement importées des pays à haute endémicité communautaire (Inde ou Pakistan). Cette revue a pour but de faire un point sur les caractéristiques, l'épidémiologie et les moyens actuels de détection des carbapénémases.