L’infection (ILC) reste la complication majeure des cathétérismes veineux centraux. L’incidence des ILC varie de 1 à plus de 30 épisodes septiques par 1 000 journées-cathéter. La dissémination systémique est précédée par la colonisation de l’extrémité du cathéter à partir de la peau ou des connecteurs, moins fréquemment par une colonisation hématogène à partir d’un foyer infectieux. Les phénomènes d’adhésion, de colonisation et d’infection du cathéter sont sous la dépendance, d’une part de l’hydrophobicité des bactéries et du matériau, d’autre part de la capacité des bactéries à produire un biofilm qui les encapsule et les protège des antibiotiques. En dehors de l’urgence, affirmer ou infirmer l’infection sans procéder à l’ablation du cathéter semble désormais raisonnable, à condition de respecter la sécurité du malade : soit par le maintien du cathéter en place sous couvert d’examens susceptibles de prédire l’ILC, soit par échange du cathéter sur guide. Une antibiothérapie probabiliste est en règle indispensable en attendant le résultat des cultures qui guideront l’attitude ultérieure vis-à-vis du cathéter et le traitement anti-infectieux. Le respect absolu des règles d’hygiène, des mesures d’asepsie et des protocoles de soins constituent la seule véritable prophylaxie anti-infectieuse efficace. Les perspectives d’avenir sont fondées sur une meilleure connaissance des mécanismes de défense en présence de matériel étranger, ainsi que sur l’élaboration de biomatériaux susceptibles d’inhiber la colonisation bactérienne ou fongique.