L’épidémiologie des infections nosocomiales (IN) en secteur psychiatrique a fait l’objet de peu d’études. Une enquête d’incidence des IN a donc été réalisée sur une durée de trois mois afin de mieux connaître les phénomènes infectieux et facteurs de risque dans un établissement spécialisé. Sur 307 patients inclus, le taux d’attaque était de 7,5 % et la densité d’incidence de 2,7 pour 1 000 jours d’hospitalisation. Les actes à risque infectieux restaient peu nombreux (au total 101). En revanche, le seul facteur de risque retrouvé dans notre étude était le manque d’hygiéne corporelle. Nous n’avons pas démontré de corrélation entre la pathologie mentale, les traitements administrés, tels que la prise de médicaments à activité anticholinergique, et la survenue d’IN. Les infections ORL et stomatologiques représentent la majorité des IN dans notre enquête d’incidence (30,4 %). Les autres infections sont respiratoires, urinaires, digestives et gynécologiques. Les IN sont essentiellement mycosiques, le plus souvent bénignes et guérissant sans séquelles. Elles ne conduisent donc pas à un surcoût en antibiotiques. La surveillance médicale de l’hygiène des patients est une mesure de prévention essentielle et probablement une des plus délicates à réaliser.