Une surveillance épidémiologique a été instituée dans le service de réanimation polyvalente du CHU Béni-Messous en 1999. Elle avait comme objectifs de déterminer l’incidence des infections nosocomiales, d’évaluer les risques liés à l’exposition aux dispositifs invasifs et d’identifier les germes responsables de ces infections. Entre mars et août 1999, 101 patients hospitalisés depuis 48 heures et plus ont été surveillés ; 28 ont présenté une ou plusieurs infections nosocomiales ; 39 infections ont été notées, soit une incidence cumulée de 27,7 patients infectés pour 100 patients admis, et 38,6 infections nosocomiales pour 100 patients admis. L’assistance ventilatoire a été identifiée comme le facteur de risque le plus important, l’incidence cumulée des pneumopathies nosocomiales chez les patients exposés était de 54,3 % pour une durée d’exposition médiane de six jours. Parmi la flore microbienne en cause, le germe le plus fréquemment retrouvé dans les pneumopathies était Acinetobacter (64,3 %) et Escherichia coli prédominait dans les bactériuries (44,4 %). Du fait de la petite taille de la cohorte observée, cette étude a montré ses limites mais elle met en exergue l’intérêt de la mise en place d’une surveillance en réseau.