Depuis près de 30 ans, les hygiénistes n’ignoraient rien du mécanisme des infections à transmission respiratoire1 : gouttelettes ou aérienne. En septembre 20102, il leur était rappelé qu’en réalité les caractéristiques de la transmission par l’une ou l’autre voie ne sont pas aussi tranchées car il existe des situations ou des pathogènes pour lesquels les modes de transmission peuvent se combiner. Ainsi, le principal mode de transmission de la grippe est par gouttelettes, mais une transmission aérienne est aussi possible en situation de pandémie ; il en est de même pour le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) ou les fièvres hémorragiques virales (FHV), au cours desquelles la nouveauté (Sras, 2003) ou la gravité des infections (FHV) sont des éléments du choix des mesures de prévention. Cette problématique a été reprise en 20133 : devant l’émergence d’un nouveau pathogène suspect de transmission par voie respiratoire, les mesures initiales peuvent être maximalistes et, par la suite, adaptées à l’évolution des connaissances.
Mourlan C, Hajjar J. L’infobésité ou la surenchère de l’expertocratie. Doi : 10.25329/hy_xxviii_6_mourlan-hajjar