Introduction. L’augmentation de la résistance aux antibiotiques avec l’émergence de bactéries hautement résistantes aux antibiotiques dans les structures de soins menace le fonctionnement des hôpitaux français. Le rôle d’un infectiologue référent antibiotique dans une équipe pluridisciplinaire est peu décrit, ni évalué. Objectifs. Rapporter l’expérience et évaluer l’impact d’une équipe mobile d’antibiothérapie (EMA) après implémentation d’un programme de bon usage des antibiotiques (Antibiotic stewardship). Matériel et méthodes. Description du programme de bon usage des antibiotiques commencé au centre hospitalier de Provins. Une évaluation de son impact sur la consommation d’antibiotiques et l’évolution des résistances bactériennes isolées de prélèvements cliniques positifs à Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa. Résultats. Après dix-sept mois, nous observons une baisse de plus de 50 % de la consommation de fluoroquinolones et carbapénèmes en réanimation. Le changement de classe d’antibiotique est réalisé en faveur de molécules à moindre impact écologique comme le cotrimoxazole, les macrolides et les pénicillines au détriment respectivement des fluoroquinolones et carbapénèmes. Il est observé concomitamment une chute de 40 % des résistances aux fluoroquinolones chez Pseudomonas aeruginosa et E. coli. Conclusion. L’implémentation d’un programme de bon usage des antibiotiques par une EMA permet une chute rapide des consommations d’antibiotiques critiques ainsi qu’une baisse des résistances bactériennes. Ces résultats doivent justifier auprès des pouvoirs publics le financement de temps médical dédié.
Diamantis S, Siaud B, Ombandza E, Bonutto C, Fejal M, Starczala E, Pateyron F. Maîtrise de la résistance aux antibiotiques : le rôle d’une équipe mobile d’antibiothérapie.