Le but de ce travail était de faire le bilan des modalités de préparation de l'alimentation des patients greffés de moelle (APGM) dans les centres de greffe français (CGF), en l'absence de consensus à ce propos. Méthode. Une enquête par questionnaire a été effectuée auprès des responsables des cuisines et du service d'hématologie de 16 CGF en août 2006. Résultats. Au total, sur les 16 CGF sollicités, douze ont répondu. L'APGM était essentiellement de préparation hospitalière pour sept cas, faisait appel en supplément à des plats industriels achetés sous forme de conserves ou barquettes filmées pour cinq cas, et deux CGF utilisaient exclusivement l'alimentation parentérale pour les allogreffés. Les modalités de traitement de l'APGM étaient variées : stérilisation au four pour quatre établissements sur douze, stérilisation en autoclave dans trois, « pasteurisation » pour trois et aucun traitement particulier par rapport aux autres patients dans deux. Pour composer le plateau de service, l'alimentation était répartie soit sur le lieu de production (c'est-à-dire cuisine centrale ou cuisine diététique) dans quatre établissements, soit dans un office dédié dans le service, disposant d'un four et/ou d'une hotte à flux laminaire suivant le niveau de traitement des aliments et du contenant. Les prélèvements à visée d'analyses microbiologiques au moment du service au patient n'étaient réalisés que dans un établissement. Conclusion. Cette étude a fait apparaître une grande diversité dans les modalités de préparation de l'APGM. Le risque infectieux lié à l'alimentation chez ce type de patients mérite d'être pris en compte. Une réflexion nationale serait donc utile pour valider une stratégie consensuelle.