La mise en place de la flore microbienne du nouveau-né débute dès la vie anténatale et est influencée par de nombreux facteurs, notamment la voie d’accouchement, le type d’allaitement, l’environnement hospitalier et l’utilisation d’antibiotiques. La composition de cette flore, notamment digestive, a un impact sur l’état de santé de l’individu tout au long de sa vie. La mise en place de la flore cutanée conduit à une réaction immunologique locale, qui si elle est excessive, est responsable de l’apparition d’un érythème toxique néonatal. Les données récentes démontrant l’impact du microbiote néonatal sur le développement de pathologies dans l’enfance et à l’âge adulte ouvrent la porte à de nouveaux travaux portant sur de possibles thérapeutiques visant à moduler cette flore. Chez le nouveau-né prématuré, les bactéries commensales de la flore constituent une source d’infection invasive, en profitant d’une brèche cutanée ou par translocation digestive. La translocation digestive est également le mécanisme physio-pathologique identifié dans les infections à streptocoque du groupe B ou à Escherichia coli, bactéries responsables de septicémies et méningites néonatales. Dans le cadre de ces infections néonatales, un défaut de réponse immunitaire est souvent identifié, en particulier chez les prématurés. Une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques et immunologiques en cas d’infection néonatale pourrait permettre de mieux prévenir et prendre en charge ces infections.
Butin M, Laurent F. Nouveau-nés : flore bactérienne normale et processus infectieux.