Cette revue de la littérature sur les pneumopathies acquises sous ventilation artificielle en néonatologie montre que leur incidence a bien diminué dans les pays développés. Ce progrès est sans doute lié aux mesures d’hygiène et de prévention mises en place, mais également à une évolution de la prise en charge respiratoire du nouveau-né. En effet on tend à des périodes de ventilation invasive de plus en plus courtes chez le nouveau-né, au profit de techniques de ventilation non invasives, moins pourvoyeuses de complications infectieuses. Il n’est pas toujours facile de distinguer une surinfection pulmonaire liée à la ventilation de complications pulmonaires non infectieuses liées à l’agression du poumon par la ventilation mécanique. Cela est particulièrement vrai pour l’extrême prématuré. La plupart des équipes utilisent la définition de la pneumopathie acquise sous ventilation artificielle proposée par les Centers for Disease Control and Prevention, même si elle ne permet pas de résoudre complètement ce dilemme. Sur une population très fragile, la spécificité du diagnostic doit parfois s’effacer au profit d’une approche plus pragmatique car des prélèvements invasifs ou un retard de mise en route du traitement peuvent avoir de lourdes conséquences. Le prix à payer est sans doute une antibiothérapie à spectre trop large ou abusive, avec le développement de résistances bactériennes. Chaque équipe devrait connaître son taux de pneumopathies acquises sous ventilation mécanique et ainsi adapter les mesures de prévention à appliquer.
Beaucourt C, Thiriez G. Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique chez le nouveau-né.