L'objectif de ce travail a été d'analyser l'origine communautaire ou hospitalière des Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (SARM) identifiés à partir d'un service de service d'accueil d'urgences (SAU). Méthode. L'étude rétrospective a porté sur le SAU « adultes » du centre hospitalier universitaire de Nantes du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2006. Les isolats de SARM inclus étaient issus des prélèvements à visée diagnostique réalisés au SAU. Résultats. 81 SARM ont été identifiés parmi les 291 isolats de S. aureus. La prévalence de la résistance à la méticilline a diminué, passant de 33 % à 28 % de 2003 à 2006, mais de façon non significative. L'âge moyen des patients concernés était de 77 ans (extrêmes 44-101). Des antécédents d'hospitalisation ont pu être identifiés pour la presque totalité des patients (76/81, 94 %). Pour quatre patients, il n'a pas été possible de confirmer ou non l'existence d'une hospitalisation antérieure. L'absence d'hospitalisation antérieure a pu être établie avec certitude pour un patient âgé de 45 ans en bonne santé admis pour une plaie de main infectée. Une identification d'un isolat de SARM antérieure au passage au SAU a été retrouvée chez 14 patients sur 81 (17 %). L'information n'avait été transmise au SAU pour aucun d'entre eux. Conclusion. Si la majorité des patients porteurs de SARM identifiés dans notre étude provenaient de leur domicile, des critères évocateurs d'une origine hospitalière des SARM ont été retrouvés, à l'exception d'un seul patient. Le raccourcissement des durées de séjour et le portage prolongé de SARM conduisent à sous-estimer son acquisition hospitalière. Le SAU constitue une plaque tournante et la surveillance épidémiologique doit s'attacher à détecter toutes modifications à ce niveau, et en particulier une éventuelle introduction de SARM communautaires au sein de l'établissement.