Les études sur la contamination biologique des eaux usées hospitalières se sont intéressé à Pseudomonas aeruginosa et à sa résistance aux antibiotiques mais sans établir de niveau de clonalité avec les souches cliniques. Nos objectifs de travail étaient de quantifier la présence de P. aeruginosa dans l'eau résiduaire de notre établissement, d'analyser son antibiorésistance et de tracer les souches cliniques résistantes aux antibiotiques pour confirmer ou infirmer leur présence dans ces eaux usées. Méthode. Les prélèvements ont été réalisés à la sortie du réseau de l'hôpital Jean Minjoz au niveau de la fosse de dégrillage, avant que les effluents ne soient rejetés dans le réseau de la collectivité. Deux prélèvements ont été réalisés chaque lundi durant douze semaines. L'ensemble des souches cliniques (isolées de prélèvements à visée diagnostique) provenant des patients hospitalisés pendant la période d'étude était collecté. Le typage des souches cliniques ou issues des eaux usées a été réalisé par détermination du profil de macrorestriction de l'ADN total. Résultats. Un total de 44 souches identifiées sur le plan phénotypique a été isolé des 19 prélèvements positifs réalisés. Les mécanismes impliqués dans la résistance des souches aux antibiotiques étaient différents selon qu'il s'agissait de souches environnementales ou de souches cliniques. Aucun profil de macrorestriction ne correspondait à la fois à une/des souche(s) clinique(s) et une/des souche(s) résiduaire(s). Conclusion. Dans notre étude, le risque biologique extra-hospitalier lié à la fréquence et à la multirésistance de P. aeruginosa dans les eaux résiduaires semble être limité en terme de santé publique.