À l’hôpital, le réflexe solution hydroalcoolique (SHA) est maintenant en place. Nous proposons maintenant de vérifier le bon usage de ces solutions en quantifiant la qualité de la friction. Le schéma des deux mains quadrillées (50 carreaux identiques) est utilisé pour chiffrer objectivement la surface cutanée non désinfectée après utilisation d’une SHA fluorescente exposée sous une lampe à UV-A. L’équipe opérationnelle d’hygiène s’est déplacée dans les services de soins et a proposé aux professionnels rencontrés de réaliser une friction avec la SHA fluorescente. Les zones cutanées non fluroescentes sont reportées sur la grille d’analyse individuelle et des moyennes sont calculées pour les droitiers et les gauchers. La localisation des zones non désinfectées renseigne sur les gestes de la procédure oubliés. Cent quatre-vingt-quatre personnes ont accepté le test. Le dénombrement des zones cutanées non fluorescentes donne un pourcentage moyen de 4,4 % par friction, soit 4,4 % chez les droitiers et 3,8 % chez les gauchers (différence non significative). On note une différence significative (p = 0,0084) entre ceux qui n’ont utilisé que 1,5 ml de SHA contre ceux qui utilisent 3 ml. On note aussi que les pouces, les poignets et le dos des phalanges sont le plus souvent oubliés. De plus, l’étude révèle un effet « main dominante » : la surface non désinfectée moyenne est de 6,3 % pour le dos de la main dominante, 4,2 % pour sa paume (p = 0,0072), 4 % (p = 0,0031) et 3 % pour le dos et la paume de la main non dominante respectivement. Enfin, seulement 20 % de l’effectif contrôlé fait un « sans faute ». Le chiffrage objectif des zones cutanées non désinfectées lors d’une friction des mains permet de mieux cibler les messages du bon usage des SHA. Ainsi : 1 - la main dominante est moins bien désinfectée ; 2 - les pouces, poignets et dos des phalanges sont souvent oubliés ; 3 - les 3 ml de produit sont réellement nécessaires.