HELICS est un projet de collaboration européen destiné à standardiser les méthodes de surveillance en Europe. Les protocoles standards proposés par HELICS sont basés sur les contributions du plus grand nombre possible de réseaux de surveillance tant nationaux que régionaux afin que les méthodes proposées constituent une sorte de dénominateur commun entre ce qui est réalisé, réalisable ou au moins prévu dans les différents pays concernés. Ainsi, HELICS peut être considéré comme un réseau de réseaux. Les responsables d’HELICS ont pu s’appuyer sur la somme considérable de connaissances déjà rassemblées par les Centers for Disease Control (CDC) dans le cadre du programme NNIS (Système National de Surveillance des infections nosocomiales) ainsi que sur le travail réalisé dans le cadre du projet EURONIS au début des années 90. Le présent document est le fruit d’ateliers qui se sont tenus à Amersfoort (Pays-Bas) les 5 et 6 mai 1995 et à Lyon, les 13 et 14 octobre de la même année. Les travaux préparatoires ont été coordonnés par un petit groupe de travail composé de membres du CBO d’Utrecht (Pays- Bas) et du CCLIN Sud-Est à Lyon. Des représentants de 14 pays de l’Union Européenne, de Hongrie, du CDC, de l’Association pour la Lutte contre les Infections Nosocomiales au Royaume- Uni et enfin de l’Association Européenne de Médecine d’Urgence ont participé aux ateliers. L’objet de ce projet de collaboration consiste par essence en la surveillance et la maîtrise des infections nosocomiales au-delà de l’établissement hospitalier en soi ou de la seule unité de réanimation. HELICS a pour but d’aider les coordinateurs des réseaux de surveillance, tant au niveau national que régional, en leur proposant des protocoles grâce auxquels ils pourront confronter leurs résultats à ceux de leurs confrères et, dans le long terme, une base de données internationale commune qui servira de référence et offrira des éléments de comparaison. Cette base de données pourra également devenir un outil d’évaluation des nouvelles mesures préventives. Ce document vise à fournir, à l’échelle de l’Europe, une synthèse la plus complète possible des méthodes et données relatives à la surveillance des infections nosocomiales dans les unités de réanimation (UR). Les méthodes de surveillance décrites sont susceptibles de s’appliquer dans les services de réanimation de manière routinière et doivent être appréhendées dans une optique d’assurance qualité continue et non de recherche pure. Très souvent, les critères d’intégration à un réseau local sont moins restrictifs que ceux condition-nant la participation à la base de données européenne. En outre, cette dernière devrait avoir une portée plus restreinte que la surveillance locale puisqu’elle intégrera uniquement les résultats d’une liste précise de patients et d’infections. Il n’a pas été possible d’arriver à un consensus sur tous les aspects de la surveillance des UR mais nous avons pu émettre un point de vue sur tous les points importants tandis que les points controversés ont été inclus dans le protocole de base en tant qu’options. Certaines questions sont restées ouvertes dans l’attente d’éléments supplémentaires de la part des réseaux. Si ce document n’est ni parfait ni définitif, l’atelier s’est révélé un succès en parvenant à unir des représentants de 14 pays autour d’un engagement commun, celui de dépasser les pratiques locales pour aspirer à une vision d’ensemble, plus enrichissante que la somme des intérêts isolés. Ce projet a pu voir le jour grâce au soutien financier de la Commission des Communautés Européennes, Direction Générale V.