Au cours d'une étude prospective incluant les patients colonisés/infectés par Acinetobacter baumanni (Ab), nous avons surveillé le niveau de contamination de l'environnement des chambres en situation considérée comme non épidémique et en l'absence de souches multirésistantes aux antibiotiques. Méthode. Les patients présentant un prélèvement positif à A. baumannii (Ab) étaient inclus prospectivement. Les prélèvements étaient réalisés à distance de l'entretien de la chambre entre 14 et 16 heure une fois par semaine pour chaque patient inclus jusqu'à la sortie de celui-ci ou jusqu'à la 4e semaine en cas de présence prolongée. Ceux-ci comprenaient des écouvillonnages de surfaces (PS) et des prélèvements d'air (PA). Les souches cliniques et environnementales d'Ab ont été typées par détermination du profil de macrorestriction de l'ADN total. Résultats. Sur un total de 728 prélèvements environnementaux réalisés au cours des 91 séquences, 21 (2,8 %) prélèvements (2,2 % des PS et 4,0 % des PA) étaient positifs à Ab au cours de 17 des 91 séquences (18,7 %) dans les chambres de 14 des 36 patients inclus (38,9 %). Douze souches environnementales appartenaient aux clones des patients correspondants et dans 9 cas présentaient des génotypes différents. Parmi ces 9 souches, une présentait un génotype micro-épidémique et deux présentaient des génotypes épidémiques. Au total, les clones micro-épidémiques et épidémiques isolées chez 10 (27,8 %) des 36 patients inclus ont été retrouvés dans 10 (62,5 %) des 16 séquences positives. Conclusion. Notre étude confirme que l'environnement des chambres des patients colonisés et/ou infectés par Ab est souvent contaminé. L'environnement peut jouer un rôle important dans la pérennisation des épidémies hospitalières.