Contexte et objectif. L’observance de la friction hydro-alcoolique doit constamment faire l’objet de travaux de suivi, aux urgences particulièrement, où l’affluence explose et où les soignants ont de plus en plus de mauvaises raisons de négliger les précautions standard. Un travail commun entre urgentistes et hygiénistes a été mené dans un établissement public, en appliquant un outil de diagnostic des freins à la friction afin d’améliorer son observance. Méthode utilisée. Un auto-questionnaire listant 17 freins issus de la littérature a été distribué aux professionnels des urgences. Ils devaient choisir tous les freins les concernant, et désigner celui considéré comme leur frein principal. Des mesures répondant aux freins majoritairement cités ont ensuite été appliquées afin de les contourner et d’optimiser l’observance de la friction hydro-alcoolique à travers l’indicateur hospitalier de consommation. Principaux résultats. Les freins identifiés et jugés contournables étaient les problèmes de tolérance, la disponibilité des solutions hydro-alcooliques (SHA) et la crainte d’une toxicité, identiques à ceux retrouvés dans l’analyse multicentrique concomitante utilisant le même outil. Les actions menées localement ont conduit à une augmentation inédite de l’indicateur de consommation des SHA du service étudié avec 28 points gagnés en trois trimestres. Conclusion. Cette enquête a permis de communiquer en interne au sujet de la friction, d’écouter les professionnels exprimer leurs difficultés et de trouver des solutions concrètes. La démarche, menée à l’échelle d’un service, paraît à la fois généralisable et d’intérêt au vu des résultats obtenus. Sous réserve d’adaptations au contexte local, elle pourrait inspirer d’autres services des urgences en France.
Background and objectives. The observance of hand-rubbing with alcohol-based solutions should be monitored constantly, particularly in emergency departments where patients flow is constantly growing and where carers have increasingly bad reasons to disregard standard precautions. In order to improve observance, an emergency doctor, with the help of the local infection control team and the care managers of the department, conducted a study in a public healthcare facility, using a diagnostic tool to detect barriers to hand-rubbing. Methods. A self-administered questionnaire on 17 barriers taken from the literature was distributed to the emergency staff. They were asked to tick any barrier they found relevant for themselves and designate the most important one. This gave rise, during several months, to the implementation of measures to bypass the most cited barriers and optimise the observance of alcohol-based hand-rubbing. Main results. Barriers identified and deemed avoidable included tolerance issues, unavailability of alcohol-based handrubs (AHR) and fear of toxicity. These were similar barriers to those found in a concomitant multi-centre analysis using the same tool. Local actions led to an unprecedented increase of AHR consumption indicator, with a 28-point increase after three trimesters. Conclusions. This survey improved in-house communication of healthcare staff concerning hand-rubbing; the staff found the opportunity to voice his issues, and the material solutions to implement. Given the achievements noted at this ward-level, the approach seems both interesting and open to generalisation. After adaptation to local frameworks, it could interest other emergency departments in France.
Andolfo A, Durand-Joly I, Oubbéa S, Sevin T, Verjat-Trannoy D. Retour sur une expérience positive de stratégie d’optimisation de la friction hydro-alcoolique aux urgences. Doi : 10.25329/hy_xxix_4_andolfo