Le but de cette étude était d’évaluer la part de décès imputable aux infections nosocomiales parmi les patients d’un établissement hospitalier du Nord de la France (59), d’en déterminer les causes et en cas de décès évitable, de mettre en œuvre des mesures correctives. Méthodes. 306 dossiers de patients décédés entre le 1er décembre 2004 et le 31 mai 2005 ont été analysés. Une commission « Mortalité-Morbidité » a été mise en place afin de statuer sur le caractére imputable et/ou évitable du décès de certains patients sélectionnés. Résultats. 23,5 % des patients décédés présentaient au moins une infection nosocomiale. Les cancers représentaient la cause la plus fréquente de décès (31,4 %), suivis des maladies cardiovasculaires (29,7 %). Trente patients (41,7 %) étaient décédés avec une bactériémie et vingt (27,8 %) avec une pneumopathie. Le décès a été jugé imputable à l’infection nosocomiale et évitable pour respectivement 4,2 % et 2,4 % des cas. Conclusion. L’analyse systématique des décès est citée par la Haute Autorité de santé comme l’une des méthodes d’amélioration de la qualité. Cette étude tend à démontrer la faisabilité de la démarche.