L’utilisation d’un cathéter intravasculaire en néonatologie est devenue de plus en plus fréquente, voire inévitable, pour la prise en charge médicale ainsi que pour l’alimentation parentérale. Ces dispositifs médicaux dès leur insertion dans l’organisme, exposent les nouveau-nés et les prématurés à un risque de contaminations microbiennes notamment fongiques qui peuvent former des biofilms. En mode biofilms, les levures acquièrent une résistance accrue aux antifongiques, ce qui rend difficile le traitement de ces mycoses d’où l’échec thérapeutique. C’est pourquoi, nous avons entrepris une étude à l’unité de néonatologie de l’établissement hospitalier spécialisé de Tlemcen de l’Ouest Algérien, qui consiste à isoler des levures pathogènes à partir de cathéters veineux périphériques directement après leur retrait des nouveau-nés hospitalisés, évaluer la capacité des isolats à former des biofilms par réduction de sels de tétrazolium XTT et enfin, tester leur résistance à l’amphotéricine B (AmB). Sur 281 prélèvements effectués, quatre souches appartenant au genre Candida ont été isolées dont trois Candida albicans et un Candida parapsilosis. Ces souches sont capables de former des biofilms. Dans leur état sessile, les souches isolées sont environ de quatre à 32 fois plus résistantes à l’amphotéricine B que leurs homologues planctoniques. Nos résultats montrent que les infections d’origine fongique associées aux cathéters sont présentes en néonatologie. Ces pathogènes sous forme de biofilms engendrent une résistance à l’amphotéricine B, l’antifongique le plus utilisé en milieu clinique, ce qui rend l’infection difficile à traiter.