Objectifs. Les objectifs de notre étude étaient de mesurer l’incidence des colonisations/infections à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) en Franche-Comté en 1998 et de faire le point sur les corésistances vis-à-vis des principales autres classes antibiotiques. Méthodes. Nous avons mené une enquête prospective au sein de 21 établissements d’hospitalisation. La morbidité était évaluée par mesure de l’incidence des colonisations/infections à SARM en fonction de la taille des établissements. Les fréquences des corésistances ont été établies selon le génotype des souches déterminé par électrophorése en champ pulsé. Résultats. L’incidence des patients colonisés/infectés par SARM était globalement de 0,62 %. Cette incidence variait de 0,31 % à 0,64 % en fonction de la taille des établissements et de 0,44 à 0,88 pour mille jours d’hospitalisation. Un clone épidémique représentant 69,7 % des isolats était sensible à la gentamicine. Aucune souche ne présentait de résistance à la vancomycine. Conclusion. Les données recueillies par le Réseau franc-comtois de lutte contre les infections nosocomiales sur la morbidité liée à SARM sont concordantes avec les données publiées par d’autres réseaux français. Ce type de surveillance apparaît nécessaire pour matérialiser un risque encore trop souvent perçu comme théorique par bon nombre de cliniciens.