Contexte. La qualité de l’air dans un établissement de soins est une préoccupation importante en termes de santé publique, en particulier chez les patients immunodéprimés qui peuvent être exposés à des contaminants d’origine microbiologique tels que les moisissures, les endotoxines, les (1,3)-ß-D-glucanes et les mycotoxines. Méthodes. Le projet Biohospitalair, soutenu par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), a consisté, durant deux ans, à prélever mensuellement et à caractériser des bioaérosols et des isolats fongiques collectés dans un centre de lutte contre le cancer (centre F. Baclesse), dans des zones ne possédant pas de traitement d’air spécifique. Résultats. Parmi plus de cent espèces fongiques différentes identifiées, certaines peuvent être retenues en raison de leur fréquence, de leur concentration et/ou de leur capacité à produire in vitro des mycotoxines : Aspergillus fumigatus, Aspergillus melleus, Aspergillus niger, Aspergillus versicolor, Cladosporium herbarum, Paecilomyces lilacinus, Penicillium brevicompactum. D’un point de vue quantitatif, les niveaux moyens en particules fongiques viables restent inférieurs à 30 CFU/m3 d’air et sont corrélés au nombre de particules totales de 0,30 à 20 µm. Cette étude met également en évidence des variations saisonnières avec l’apparition de pics de particules fongiques en été et en automne. De plus, l’analyse statistique révèle que l’humidité relative est une variable explicative du nombre de CFU/m3 d’air, ce qui pourrait faire de ce paramètre un indicateur de contamination fongique pertinent.