La surveillance des infections du site opératoire constitue un élément majeur de la lutte contre les infections nosocomiales. Les moyens à mettre en oeuvre pour une surveillance en continue sont lourds. La plupart des établissements s'orientent plutôt vers des enquêtes en réseau. Ce type d'enquête ponctuelle permet d'établir des taux pour des comparaisons interétablissements mais ne permet pas d'identifier précocement un phénomène épidémique. De plus, si le geste chirurgical à surveiller est associé à un risque d'infection très faible, une augmentation de cas peut passer inaperçue, du fait de la multiplicité des intervenants. En 2009, l'équipe opérationnelle d'hygiène de notre établissement a mis en place un système de veille en continu des infections du site opératoire en chirurgie mammaire pour laquelle le taux d'infection est de l'ordre de 1 %. Le système repose sur quatre éléments : l'implication des acteurs médicaux et paramédicaux, une messagerie électronique interne optimisant les communications entre ces acteurs, une validation concertée, et un tableur électronique pour l'enregistrement des événements infectieux. Les données sont analysées par une fonction mathématique adaptée au traitement des événements rares, la loi de Poisson. Cette loi permet de déterminer des seuils d'alerte. Depuis, l'outil a conquis l'adhésion de tous du fait de sa simplicité d'utilisation. Dans le cadre de la gestion des risques, il est actuellement envisagé d'étendre le principe à d'autres secteurs.