En complément d’une saisine relative au dépistage systématique de l’infection par le cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse en cours de traitement par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la Direction générale de la santé (DGS) a sollicité une expertise complémentaire sur le dépistage systématique du CMV chez les donneurs de gamètes et d’embryons dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation (AMP). Au vu de la littérature internationale, des modèles animaux disponibles et des pratiques mises en œuvre à l’étranger, il ressort, s’agissant des ovocytes et des embryons, qu’il n’a jamais été mis en évidence de génome viral ou de virus infectieux, même si la femme ou son partenaire était excréteur de virus dans les voies génitales. Pour les spermatozoïdes, bien que les techniques de préparation n’éliminent pas totalement le matériel viral qui peut-être associé à ces gamètes, il est constaté l’absence de cas rapportés de transmission de CMV au cours d’un acte d’AMP avec un recul de plus de 20 ans au niveau international.
Ces éléments conduisent le HCSP à aligner ses recommandations sur celles de l’Union européenne et à ne pas préconiser de recherche de CMV en routine lors des procédures d’AMP, y compris pour le don de spermatozoïdes. Toutefois, en cas de tableau clinique évocateur chez une personne impliquée dans un acte d’AMP, le HCSP recommande d’effectuer un bilan sérologique incluant des IgM anti-CMV à la recherche d’une infection récente de façon à surseoir au recueil de spermatozoïdes ou à la fécondation en cas de résultat positif. Le HCSP rappelle que toutes les femmes enceintes et leur conjoint, y compris les couples ayant recours à l’AMP, sont fortement incités à respecter les règles d’hygiène détaillées dans son avis du 18 mai 2018 afin d’éviter les contaminations à partir de personnes de leur entourage et notamment d’enfants potentiellement excréteurs du virus au niveau de la salive ou de l’urine.
• https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=1323