Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été saisi par la Direction générale de la santé afin d’évaluer les risques liés à deux arbovirus de la famille des Flaviviridae : le virus Zika et le virus de la dengue sur les personnes en instance de bénéficier d’une assistance médicale à la procréation (AMP) ainsi que sur les gamètes, embryons et tissus germinaux.
Les recommandations du HCSP se sont fondées sur une connaissance plus approfondie de la persistance du virus Zika dans le tractus génital de l’homme et de la femme et les données d’épidémiologie internationale et nationale en faveur d’un risque limité de circulation du virus Zika depuis 2019. Les autres données prises en compte ont été la relative complexité des mesures actuelles pour le virus Zika en matière d’AMP et de dons de gamètes retardant les prises en charge dans ces démarches ; la disponibilité en France de tests diagnostiques susceptibles de caractériser une éventuelle infection évolutive à virus Zika et enfin l’absence de risque clairement établi en AMP pour le virus de la dengue.
Dans ses recommandations sur le risque lié au virus Zika, le HCSP identifie deux situations d’exposition : les personnes vivant dans des zones où la circulation du virus Zika est considérée comme active au moment de la prise en charge (AMP ou don de gamètes ou d’autres produits germinaux) et les personnes de retour d’une zone de circulation active de virus Zika. Pour chacune de ces deux situations, trois cas de figure sont pris en compte : le don de gamètes, l’AMP et la préservation de la fertilité. Des recommandations détaillées sont préconisées en fonction de chacune de ces circonstances, incluant une prise en charge habituelle ou bien des reports associés ou non à des examens virologiques complémentaires. Les délais à respecter et les analyses virologiques à effectuer sont détaillés dans des logigrammes.
Pour le risque lié au virus de la dengue, le HCSP n’émet aucune recommandation particulière pour les personnes ayant recours à une AMP, mais encourage la mise en place d’études pour améliorer la connaissance des risques éventuels sur la transmission par voie sexuelle du virus de la dengue et sa persistance dans le tractus génital.