La plupart des enquêtes de prévalence réalisées en psychiatrie utilisent des questionnaires qui ne tiennent pas compte des particularités des patients de ces établissements. Notre objectif a donc été d’évaluer l’intérét de l’utilisation d’un questionnaire spécifique, élaboré et validé par le CLIN de notre hôpital. Les principales particularités de ce questionnaire portaient sur les conduites à risque potentiel d’infection en psychiatrie et l’utilisation de médicaments à forte activité anticholinergique. De plus, un dépistage systématique des infections urinaires par bandelette réactive a été demandé pour tous les patients. Le taux de prévalence des infections a été de 6,2 (2,6 % d’infections cliniques et 3,6 % d’infections urinaires asymptomatiques). Si l’on ne considére que les patients pour lesquels une bandelette réactive a été effectivement réalisée (73 %), le pourcentage de patients non sondés atteints d’infections urinaires était de 5,3 %. Pour l’ensemble des infections, les principaux groupes à risque étaient les porteurs de plaies cutanées (14,8 % vs. 4,7 % ; p < 0,01), les patients ayant des conduites alimentaires anormales (11,9 % vs. 4,7 % ; p < 0,02) et les patients débilités (26,3 % vs. 5,1 % ; p < 0,001). Les patients de plus de 50 ans et les patients sous anticholinergiques constituaient les groupes à risque d’infection urinaire chez les sujets non sondés. L’utilisation d’un questionnaire adapté nous a permis d’identifier des indicateurs épidémiologiques pour la surveillance des infections. Cependant, méme si une expression clinique peut étre difficile à retrouver chez des patients fortement sédatés, l’intérêt de dépister systématiquement les infections urinaires asymptomatiques doit étre évalué (étude des facteurs de virulence des souches concernées, fréquence de survenue d’infections à expression clinique chez ces patients).